Extrait:par David Milliken LONDRES (Reuters) - La Banque dAngleterre (BoE) a annoncé jeudi un relèvement de
par David Milliken
LONDRES (Reuters) - La Banque dAngleterre (BoE) a annoncé jeudi un relèvement de trois quarts de point de son taux dintérêt directeur, sa plus forte augmentation depuis 1989, mais elle a averti que le Royaume-Uni risquait une récession longue et douloureuse, un scénario peu propice à de nouvelles fortes hausses du coût du crédit.
Le taux de base britannique est ainsi porté de 2,25% à 3%, comme attendu par la majorité (46 sur 52) des économistes interrogés par Reuters.
Cette nouvelle hausse de taux a été votée par sept des neuf membres du Comité de politique monétaire (MPC), Silvana Tenreyro sétant prononcée pour un relèvement dun quart de point et Swati Dhingra pour une hausse de 50 points de base.
De nouvelles hausses de taux pourraient être nécessaires pour que linflation revienne durablement à lobjectif, bien quà un pic inférieur à celui anticipé par les marchés financiers, a déclaré linstitution dans un communiqué.
Avant les annonces de la BoE, les marchés sattendaient à ce que les taux dintérêt culminent à environ 4,75%.
Le Comité continue de juger que, si les perspectives suggèrent des pressions inflationnistes plus persistantes, il réagira avec force, si nécessaire, écrit le MPC.
Les grandes banques centrales occidentales tentent toutes de juguler une inflation persistante dans un contexte de pénuries de main-dœuvre, de goulets détranglement dans les chaînes dapprovisionnement et de flambée des prix de lénergie depuis linvasion de lUkraine par la Russie en février.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a également relevé mercredi son taux directeur de trois quarts de point dans une fourchette de 3,75% à 4,0 % et la Banque centrale européenne (BCE) a porté son taux de dépôt à 1,5% la semaine dernière, procédant elle aussi à une hausse de trois quarts de point.
LES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES DEMEURENT
La BoE a en outre dû intervenir à la suite de turbulences financières liée la présentation fin septembre dun mini-budget par le gouvernement de Liz Truss prévoyant des baisses dimpôts non financées. Depuis Liz Truss a été remplacé par Rishi Sunak, ramenant une certaine accalmie sur les marchés.
Les problèmes fondamentaux auxquels est confrontée léconomie britannique demeurent cependant. La hausse des prix à la consommation a atteint 10,1% en septembre, son plus haut niveau en 40 ans et elle devrait avoir encore avoir augmenté en octobre à la faveur dune hausse des tarifs réglementés de lénergie.
Parallèlement, léconomie ralentit fortement car la persistance de linflation pèse sur les dépenses de consommation.
La BoE estime que léconomie britannique est entrée en récession au troisième trimestre et que cette récession durera jusquà la mi-2024, ce qui entraînerait une contraction de 2,9% du produit intérieur brut (PIB).
Le chômage pourrait parallèlement remonter à 6,4% fin 2025, contre 3,5% actuellement, son plus bas niveau depuis le milieu des années 1970.
Selon les prévisions de la BoE, si la banque centrale naugmente pas davantage ses taux, la récession sera plus courte mais linflation mettra davantage de temps à reculer et restera supérieure à 2% pendant deux ans.
Sur le marché des changes, la livre reculait de 1,82% à 1,11825 dollar à 12h50 GMT. Le rendement des emprunts dEtat britannique à dix ans prenait alors 13 points à 3,527%.
(Reportage David Milliken; version française Laetitia Volga et Claude Chendjou, édité par Marc Angrand)
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